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LA HAUSSE INQUIETANTE DES PERTES D’EMPLOI DES ENTREPRENEURS DE NORMANDIE

 La région Normandie fait face à une situation préoccupante avec une augmentation significative des pertes d’emploi parmi les entrepreneurs. Selon les données récentes de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et de la société Altares, 1 506 chefs d’entreprise ont perdu leur activité professionnelle en 2022, soit une hausse de 47,2 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance alarmante soulève des préoccupations quant à la capacité des entrepreneurs à rebondir dans un contexte économique difficile. 

 Un contexte économique difficile pour les entrepreneurs 

 La crise sanitaire, associée à d’autres facteurs tels que le remboursement des dettes liées à la COVID-19 et aux Prêts Garantis par l’État (PGE), l’augmentation des taux, l’inflation, la hausse des prix de l’énergie et les pénuries, a créé un grand nombre d’incertitudes économiques pour les entrepreneurs en Normandie. Ces multiples difficultés ont exacerbé les fragilités des chefs d’entreprise, qui doivent faire face à des défis croissants. 

 L’impact sur les différents secteurs 

 Tous les départements de la région Normandie ont enregistré une hausse du nombre d’entrepreneurs en situation de perte d’emploi. La Seine-Maritime est le département le plus touché, avec 559 chefs d’entreprise impactés, suivi du Calvados où l’augmentation atteint 68,7 % pour 356 chefs d’entreprise touchés. L’Eure, la Manche et l’Orne connaissent également des hausses significatives. 

Les entrepreneurs à la tête de très petites entreprises (TPE) sont particulièrement vulnérables aux aléas économiques. Près de 8 pertes d’emploi sur 10 dans la région en 2022 ont en effet concerné des entrepreneurs à la tête d’entreprise de moins de 3 salariés (soit 80 % des pertes d’emploi enregistrées). 

Le secteur du commerce est le plus durement touché, avec 379 entrepreneurs ayant perdu leur emploi, dont 239 dans le commerce de détail. L’hébergement, la restauration et les débits de boissons ont également été durement affectés, avec une augmentation de 79 % des pertes d’emploi par rapport à l’année précédente. 

La construction a également connu une hausse des pertes d’emploi, avec 329 chefs d’entreprise impactés en 2022, soit une augmentation de 27,5 %. Les difficultés d’approvisionnement, les coûts croissants des matières premières et la pénurie de main-d’oeuvre ont contribué à cette situation préoccupante. Cependant, il convient de noter que le secteur de l’agriculture a enregistré une baisse de 17,2 % des pertes d’emploi, avec 53 chefs d’entreprise dont l’activité s’est arrêtée. 

 Les défis à relever pour les entrepreneurs « senior » 

 L’âge moyen des chefs d’entreprise impactés en Normandie est de 46 ans, ce qui soulève des préoccupations quant à leur capacité à rebondir professionnellement. Les entrepreneurs 

« senior » sont confrontés à des défis particuliers, notamment en termes de reconversion et de recherche d’opportunités d’emploi. 

Les évolutions à venir 

Les chiffres de 2022 laissent présager un retour aux niveaux d’avant la crise dès 2023. Cependant, il est important de prendre conscience des défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs en Normandie. Les pénuries de main-d’oeuvre et l’augmentation des coûts énergétiques compliquent encore davantage les défis économiques auxquels ils doivent faire face. De plus, la reprise des procédures d’assignation de l’Urssaf en 2023 pourrait accélérer la remontée des défaillances déjà observées en 2022. 

Frédéric Barth, Directeur Général d’Altares, souligne que malgré la résistance de l’économie, les dirigeants d’entreprises doivent composer avec des risques persistants, tels que la défaillance de leurs partenaires commerciaux ou de leur propre entreprise. Les cessations de paiements chez les TPE et les PME ont considérablement augmenté, avec déjà 9 300 entreprises en faillite en janvier-février 2023, soit un millier de plus qu’en début d’année 2020. 

Se prémunir contre les incertitudes économiques 

Face à ce climat préoccupant, il est crucial pour les entrepreneurs de prendre des mesures pour se prémunir contre les conséquences de ces incertitudes économiques. La souscription à une assurance chômage privée adaptée au statut de dirigeant d’entreprise constitue une protection indispensable pour faire face au risque de perte d’emploi et préparer sa transition professionnelle. 

En effet, en souscrivant une assurance chômage, les dirigeants peuvent bénéficier de plusieurs avantages, notamment : 

  • d’une sécurité financière : le dirigeant perçoit une indemnisation pendant une certaine période qui est calculée en pourcentage de sa rémunération. Il préserve ainsi son niveau de vie et, le cas échéant, celui de sa famille. 
  • d’une aide au retour à l’emploi : certains contrats d’assurance chômage offrent un accompagnement sur mesure permettant aux dirigeants d’entreprise de bénéficier d’un « coaching professionnel » (diagnostic-bilan, formation aux techniques de rebond, aide à la recherche d’emploi, etc.)1. Cette aide pourrait s’avérer indispensable pour les chefs d’entreprise « séniors » qui sont susceptibles de faire face à des difficultés dans leur transition professionnelle. 
  • d’une prise en compte des spécificités du statut de dirigeant : dividendes garantis jusqu’à un certain plafond, acquisition de points de retraite, capital accident, prise en charge de la perte d’emploi résultant d’une révocation, etc. Ces spécificités varient selon les contrats d’assurance chômage et peuvent être soumises à des critères d’éligibilité. 

En conclusion

La situation des entrepreneurs en Normandie est préoccupante, avec une hausse significative des pertes d’emploi en 2022. Les multiples difficultés économiques et les aléas sectoriels ont mis les chefs d’entreprise dans une position vulnérable. 

Pour préserver leur niveau de vie actuel et rebondir efficacement, il est essentiel pour les dirigeants de s’interroger sur l’opportunité de souscrire une assurance chômage privée adaptée à leur statut et à leurs besoins. Ceci est d’autant plus essentiel lorsque l’on sait que les dirigeants d’entreprise ne peuvent pas bénéficier, en principe, des allocations chômage de Pôle Emploi.